L’asthme sévère (AS) constitue pour les soignants une priorité de prise en charge à cause de sa morbi-mortalité ainsi que son impact sur le plan économique, son hétérogénéité sur le plan clinique et physiopathologique est à l’origine de nombreux phénotypes. Le but de notre étude était de déterminer la fréquence et les phénotypes de l’asthme sévère.
Nous avons mené une étude descriptive transversale à partir de dossiers médicaux de consultation spécialisée des asthmatiques pris en charge depuis plus d’une année.
Après enquête exhaustive, une réévaluation approfondie du diagnostic, de la prise en charge thérapeutique et des facteurs qui peuvent influencer le contrôle de l’asthme, les dossiers de 956 patients asthmatiques ont été analysés. Quarante-six patients (4,81 %) avaient un AS défini selon les critères ATS/ERS 2014. La moyenne d’âge était de 53 ans avec une nette prédominance féminine 76 %. Le tabagisme concernait 13 % des patients. Les comorbidités fréquentes étaient dominées par la rhinite allergique retrouvée dans 84 % des cas, le RGO (56,5 %), l’obésité (36,9 %), la dermatite (17,3 %), la polypose nasosinusienne (11,4 %). Au cours de l’année précédente, 35 patients (76,10 %) ont reçu plus de cinq cures de corticoïdes oraux. Le nombre d’exacerbation dépassait 5 par année chez 65,2 % malades. Nous avons identifié quatre phénotypes définis en 4 groupes : groupe 1 qui est prédominant (45,6 %) asthme éosinophilique et allergique, groupe 2 (19,5 %) asthme éosinophilique non allergique, groupe 3 (13 %) asthme allergique et non éosinophilique et groupe 4 (21,7 %) asthme non éosinophilique et non allergique.
En dépit de sa faible prévalence, l’AS représente un fardeau socioéconomique, sa compréhension progresse grâce à l’identification des phénotypes permettant ainsi de connaître les mécanismes sous-jacents pour guider le choix des traitements par une approche ciblée.
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Publié par Elsevier Masson SAS.